J’étais venu à l’hôpital pour lui ramener des affaires propres. C’était de plus en plus difficile de s’y rendre avec le sourire et faire comme si de rien été. Le voir allongé dans ce lit et branché de partout pour l’aider à respirer puisque son cancer des poumons gagne du terrain. Je ne pouvais pas m’empêcher de trouver injuste, nous qui avons cru lorsque le cancer avait fini par disparaître la première fois qu’il était sorti d’affaire. Seulement celui-ci est revenu et semble vouloir m’arracher, la seule famille de sang qui me reste. Heureusement que j’ai mes meilleurs amis pour tenir le coup mais il est vrai que j’ai du mal à continuer de faire semblant.

J’avais déposé ses affaires et je suis resté un peu avec lui, bien qu'à ce moment-là, il dormait. Lui qui était si fort quand je l’ai connu, lui qui m’a élevé comme sa propre fille et pris soin de moi. Il était sur le point de me laisser tomber. Quand je senti que c’était trop dur de rester plus longtemps, j’ai choisi de sortir, essuyant mes larmes qui glissaient le long de mes joues. Je déteste pleurer en public, je n’aimais pas montrer mes points faibles. Je rejoins ma voiture et cherche ma clé dans mon sac partout. Je me rends compte finalement que j’avais oublié de la prendre dans la chambre d’hôpital.

- Et merde !

Dis je fermement, prise entre le chagrin et la colère. En ce moment, j’étais toujours comme ça. C’est limite que j’en voulais au monde entier alors que ce qui m’arrive c'était simplement le destin. Je fini par donner un coup de poing dans la vitre de ma portière en me rendant pas compte de la force que j’y mettais avec cette rage qui s’est accumulée ces dernières semaines. J’en brise ma fenêtre et me coupe au passage. Je sentis la douleur se propager jusqu’à mon épaule. Sur le coup je m’en fichais. Baissant ma main, le sang coule sur le sol alors que je retenais le mieux que je pouvais mes émotions. Finalement, j’attrape un vieux chiffon dans ma boite a gant et y met ma main blessé. Je regarde les dégâts et je me rends compte que j’étais bien ouvert. Je sursaute en sortant de mes pensées en entendant une voix me parler. Un peu sur la défensive, je lui réponds.

- Ce n’est pas grave… Juste une égratignure.

Je ne voulais pas qu’on me plaigne et qu’on se dise que j’étais folle bien que sur le coup foutre un coup dans une vitre de voiture n’était pas bien malin. J’avais mes raisons et je ne les étalerais pas comme ça.